La lourde porte de bois pivota lentement sur ses gonds, et s’ouvrit avec un léger crissement. Nathaniel, posté sans l’entrée, observa attentivement les lieux. Le sol et les murs, tout comme le reste du château, étaient couverts de dalles de pierre grisâtres qui ternissaient la lumière déjà bien faible de la pièce. Mais l’avantage de cette chambre était qu’elle se situait au bout de l’aile droite du château, et que la large fenêtre donnait sur les jardins, et non pas sur la ville. Le mobilier restait sobre, en bois sombre, et le lit couvert de draps blancs. Nathaniel appréciait l’agencement de la salle, et c’était bien heureux, car il allait probablement y passer un bon moment.
Le jeune homme qui lui avait montré l’endroit avait disparut quelques secondes plus tard, et sans lui, Nathaniel était dans l’incapacité la plus totale de retrouver son chemin. Les couloirs de ce château pouvaient être comparés à un véritable labyrinthe. Il allait falloir, de toute façon, qu’il retourne à l’écurie pour y prendre le reste de ses affaires que sa monture avait porté sur sa croupe pendant toute la durée du trajet. Mais pour l’instant, un peu de calme était réellement bienvenu.
Après quelques instants de silence, le cavalier se résolu à attendre sagement que quelqu’un vienne le chercher avant d’entreprendre un excursion seul au milieu du palais. Il y avait de quoi se perdre, mais aussi de quoi se faire passer pour l’idiot du village à peine arrivé à Bélériand. Un vague sourire se dessina sur les lèvres de Nathaniel, et il défit l’attache de sa cape d’un coup de pouce, puis posa le vêtement, ainsi son épée, sur un coin d'une commode non loin de là avant de s’asseoir sur le rebord du lit. Et maintenant, il ne restait plus qu’à attendre.