Depuis sa remise en liberté, O’Wolf n’avait pas cessé de trépigner d’impatience à côté de la statue, au centre de la place du Temple. Une seule idée lui venait en tête, un seul parfum lui revenait, un seul visage le hantait : celui de cette satanée de Blonde, comme il le disait. Dès qu’il l’avait embarquée dans le Temple et commençait à la couvrir de baisers, son haleine l’avait enivré, ses caresses l’avaient envoûté, ses murmures l’avaient... changé ! Et maintenant, il aurait tout son royaume pour toucher ses doux cheveux blonds et sucer sa peau.
Neuf heures sonna. Déjà, le jour commençait à décliner et le soleil lançait encore quelques rayons rouges sur la façade du Temple devant lequel les travailleurs du jour échangeaient leur poste contre le lit chauffés par les travailleurs de la nuit. La Blonde allait pointer le bout de ses lèvres.
Justement, elle apparut, dandinant ses fesses de droite à gauche. Elle n’aperçut pas O’Wolf et celui-ci dut l’interpeller même s’il n’aimait pas faire cela.
" Mademoiselle... Excusez-moi...
- Toi ici ? ! Tu oses venir ici après se que nous avons fait dans l’endroit le plus sacré du royaume ? !
- Je... Je voulais juste m’excuser et... "
Chose étrange, ce soir là, les mots ne sortaient pas. D’habitude, ils venaient tous seuls, s’articulant dans le bon ordre, dans le bon rythme et la bonne intonation. Mais ce soir là, les verbes s’emmêlaient aux noms et adjectifs et le résultat se voyait sur le visage rougeâtre de O’Wolf.
" Et... Et vous payer. "
Déjà, il fouillait dans ses poches à la recherche de quelques pièces d’argent
" Com... Combien vous dois-je ?
- Rien.
- Comment ça " rien " ? !
- Rien. "
O’Wolf ressentit à cet instant un intense choc émotionnel.
" Mais... Pourquoi ? !
- Car c’est toi. "
Et ce rapprochant un peu plus de lui, d’une voix qui existe les sens, elle lui susurra simplement :
" Et si tu le désires, tu peux revenir demain, à la même heure, dans ce petit hôtel que tu vois là-bas... (Elle pointa du doigt un bâtiment de la place) Monte au second étage et frappe trois coups à la porte de la chambre 203... Je t’attendrai. "
O’Wolf ne répondit rien : son émotion étant devenue trop grande devant cette jeune femme, il ne sut que répondre. Il se contenta d’acquiescer timidement et de virer sur ses talons. Il quitta la Blonde. Quelques centaines de mètres plus loin, il tomba à genoux et la tête et les bras tendus vers le ciel il poussa un hurlement qui déchira le début de soirée.
" SPACIBA, BATOUCHKA ! ! ! SPACIBA ! ! ! " (*)
((*) " MERCI, PETIT PERE DES PEUPLES ! ! ! MERCI ! ! ! ")
Sujet: Amour! Quand tu nous tient!