Une légère rafale vint soulever une fois de plus quelques uns des cheveux d'Adiric. Pourtant celui-ci ne s'en soucia guère. La chevauchée avait été si inconfortable que son esprit n'était préoccupé que par la nécessite de trouver au plus vite un substitut à la selle pour reposer son humble séant. Ainsi, il fut ravi d'enfin apercevoir les larges portes de la cité de Bélèriand. Quelques jours plus tôt, sa bourse commençant à s'amenuiser bien trop vite, Adiric avait été conseillé par son cousin d'aller y réfléchir sur les terres de l'Empire où l'armée engageait d'après les rumeurs. Et voilà qu'il était partit pour quelques jours de voyages pour arriver jusqu'ici.
Les plus hauts bâtiments, ou peut-être les plus hauts placés -il ne distingué pas leur bases à cause des murailles- avaient attiré son œil depuis déjà quelques lieues. Il reconnut aisément la plus imposante bâtisse qu'était le château. Ce simple aperçut lui permit de juger de la ville comme étant un place forte des mieux défendues dans la région, ce qui ne fut pas pour lui déplaire. Il reconnut aussi en l'autre bâtiment, plus petit mais aussi plus joliment travaillé, un temple de la déesse de la concorde, et presque instinctivement, réalisa le signe d'Aariba qu'il avait appris quelques années plus tôt lorsqu'on lui avait enseigné quelques traits de ce culte. Depuis Adiric croyait fermement en la déesse et se laissait gagner par quelques idéaux religieux.
Mais là n'était point le but de sa visite, et il devait se concentrer pour ne pas répondre de sottise aux gardes. Plusieurs charrettes et voyageurs étaient arrêtés sous les portes, et que ce soit par habitudes ou à la recherche de quelques forbans, ils fouillaient et questionnaient tous les passants. Haussant d'épaule, Adiric fit claquer les rennes de son cheval.