Chambre d'Ilorin Nazar...

La chambre était modeste mais relativement confortable...

Il y avait un lit pour une personne sous lequel on pouvait glisser quelques cagettes de bois pour allumer le petit poële dans un angle de la piéce.
Sous de grandes fenêtres, se tenait une table trés longue mais courte en largeur. Quelques bibelots, un bouquet de fleurs, et des bougies y étaient posées. Deux chaises étaient mises devant.

Dans la salle d'à côté, une baignoire était coincée entre des latrines et des étagéres en bois. La lumiére était exclusivement artificielle.

La loge de l'avocat comportait également, un petit placard composé de nombreux tiroirs idéals pour y ranger des tissus, des vêtements ou encore de fleurs séchées pour rendre l'atmosphére de l'appartement plus agréable.

Citation :

Seth, sans trop se poser de question sur le quelque peu étrange comportement de l'homme, le suivit, l'aidant toujours à porter la malle.

Citation :

Le vieil avocat se hatta d'ouvrir la porte de sa chambre et la poussa pour laisser un sale rayon de lumiére artificielle pénétrer dans la loge.

Il lâcha la poignée qu'il tenait et donna comme indication à Sëth:

- Là, posez-la là, à côté du lit...

Sëth posa volontiers la malle à coté du lit, soulagé de ne plus avoir à tenir cette lourde chose.
-Eh bien, sire, je crois que je vais disposer.

**Je le laisse partir ou pas?... ... ...*

Mais en tout bon avocat qui se respecte, il se devait de montrer l'exemple et gnagnagna et gnagnagna... ennuyant.

- Que voulez-vous que je fasse pour vous, pour vous remercier?...

Sëth s'avança vers la porte.
-Je n'ai besoin de rien, merci. Heureux d'avoir pu aider.

**Insistons ou cela va parraître suspect.**

Et sa pensée s'accorda avec ses maniéres...

- Mais si, mais si! Permettez-moi d'insister, Sir!...

Il lui prit la main entre les siennes et ses yeux pétillants d'une reconnaissance éternelle:

- Que puis-je faire pour vous remercier?

Sëth soupira.
-J'ai des appartements, des lames, de l'or, et une charmante compagnie de temps en temps. Je regrette, mais je ne puis pas accepter. Sur ce...
Il ouvrit la porte

- Bon, trés bien...

Il se précipita pour lui tenir la porte et fit une courbette assez haute à cause de son grand âge, pour le saluer.

- Qu'Aariba veille sur vous et vous bénisse votre générosité.

Sëth sortit de la pièce, répondant au passage à l'homme.
-Merci bien. Heureux d'avoir pu aider, encore, et qu'Aariba vous bénisse aussi.
Il continua son avancée, sortant de l'établissement.

Le vieil avocat referma la porte derriére lui.

- Au moins, il y a un mec sympa à l'Emp... Niouph!

Il eut un vertige, sa tête se mit à tourner et ce fut le trou noir.

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Il réouvrit les yeux.
Il était toujours dans sa chambre, couché sur le sol froid. Sa tête lui faisait mal.

**Il s'est passé quoi?...**

Il se releva péniblement et constatant qu'à part une petite migraine, il n'avait rien, il alla se préparer un bain, désireux de se calmer.

Une bonne heure plus tard, il sortit de l'eau, délassé mais toujours avec la migraine. Malgré se qu'il avait pu pensé, elle était restée et s'était intensifiée. Bah! Ca devait être la fatigue alors, mais... La douleur n'était pas localisée au niveau des yeux et du front, pas comme d'habitude, mais derriére la tête, à un point bien précis. Peut-être qu'avec cet "emprunt" la fatigue se traduisait ainsi. Mieux ne vallait ne pas s'inquiêter pour si peu... Mais ce malaise?... ... Un autre symptôme de la fatigue, probablement.

- Dans ce cas, commençons à étudier.

Il alla ouvrir la malle. Comme promis par le vendeur, elle regorgeait de livres traitant du milieu judiciaire mais contenait également quelques livre de... médecine. La seule information qui prouvait ce fait était qu'ils refermaient de macabres gravures et autres croquis de dissection. Appétissant. Les écrits qui les décrivaient étaient dans une langue qu'O'Wolf et ce, quelque soit sa forme passée, n'avait jamais vu. Une langue morte, en somme.

- Mettons ces quelques exceptions lugubres de côté et concentrons-nous sur des documents écrits dans une langue un peu plus compréhensible...

Il poussa les reccueils médicaux dans un coin de son bureau et ouvrit un premier livre juridique.
Première page: le sommaire.
Premier chapitre: définitions.
Concentration maximale.
Lecture.
Migraine.
Prise de nôtes.
Grâttage de joue.
Tournage de page.
Migraine.
Ouverture d'une bouteille de vin.
Prise d'un verre de rouge.
Migraine.
Premiére gorgée d'alcool.
Migraine.
Migraine.
Migraine.
Migraine!
MIGRAINE!

- STOP! J'en peux plus! J'vais m'coucher!

Et c'est sur ces mots que le vieil avocat Ilorin Nazar alla s'endormir sur son lit, la tête broyée par une affreuse migraine.

Nazar fut réveillé par un doux rayon de soleil.
Il s'assit sur le lit, ses pieds touchérent le plancher de la chambre. Il ne se leva pas tout de suite, victime d'un léger malaise.

- Ah nan... Pas encore...

Il poussa un soupire d'exaspération, retrouva son centre de gravité et se leva. Sa migraine le reprit.

- Et ça qui recommence!...

Il but d'une traite son verre de vin abandonné sur son bureau. Il le trouva meilleur que la veille: son adaptation avec son nouveau corps s'accentuée, il prenait les goûts et dégoût de son 'emprunt'. Et cet 'emprunt' là aprécier le vin rouge au vin blanc... Pourquoi pas?

- Doux plaisir du matin dans un monde rongé par la migraine.

Il soupire mélancoliquement, malgré l'absortion de cet alcool, il avait encore la migraine. Dommange qu'il ne pouvait ni lire ni comprendre un de ces livres médicaux qui trainaient dans un coin de sa table de travail. Il y aurait peut-être trouvé un reméde.
Songeur, il avala un nouveau verre de vin rouge et alla se préparer pour la journée.

- Ils n'ont pas de rasoir offert avec la chambre, dans cette auberge?...

Ils n'en avaient pas.
Il se toiletta et s'habilla rapidement et repartit devant son bureau.

- Et bien, c'est reparti pour les révisions!...

Mais il avait encore la migraine.

La journée commençait déjà à décliner.
Les révisions d'O'Wolf avaient duré toute la journée et sa migraine.

- Qu'on me coupe la tête autant de fois qu'il faudra pour que je n'aie plus mal!

De rage, il envoya la moitié de ses livres de cours en l'air et l'autre moitié fut renversait par terre. Ras-le-bol! Il fallait quitter ce fichu corps! Et vite!

- Il est quelle heure?... ... ... Presque 18 heures... RAAAH! Attendre! Je dois attendre!... ... Mais nooon, bien sûr, je n'ai qu'à faire cela...

Il saisit la petite pancarte "Ne pas déranger" rangée dans un des tiroirs du placard et l'accrocha sur la poignée extérieure de sa porte d'entrée.

- Et hop! Plus de dérangement~~~~

Il retourna dans sa chambre et ferma méticuleusement les rideaux. Il se rendit, ensuite dans la salle de bains. 'L'avortement' allait avoir lieu. Aidé par la lueur vascillante d'une bougie allumée pour l'occasion, il se mit la tête dans la baignoire et glissa deux de ses doigts au fond de la gorge. Il eut un haut-de-coeur, puis un autre et un liquide visqueux noirâtre commença à sortir de sa bouche. Trés rapidement un petit être gluant fut propulsé hors du corps de Nazar. C'était le Comte de Dharmac. Dans une sorte de placenta, son frêle corps se mit à croître, se viriliser, se fortifier, à devenir puissant, démoniaque... Et pendant que Nazar s'affaiçait par terre, Dharmac grandissait. Pendant une demie-heure, il connut une croissance accélérée et finalement, une main moite sortit de la baignoire puis une autre, puis une tête ébouriffée, puis tout un corps, Dharmac était de retour.

- Je ne m'habituerai jamais à ce genre d'accouchement... C'est une expérience quelque peu... désagréable.

Mais il était heureux: il n'avait plus sa migraine. Ce probléme cérébrale venait donc de son 'emprunt'. Mais déjà, son manque d'emprunt se faisait sentir.

- Un probléme aprés l'autre...

Il le traina dans son lit en tirant les couvertures sur lui, puis, le démon alla se faire un bain.

Aprés s'être frotté, moussé, coiffé, bichonné et autres actions pour se nettoyer correctement, il déshabilla le corps de l'avocat et mit les quelques vêtements qu'il lui allait. Il se confectionna avec un grand drap noir et une broche oubliée par l'ancien colocataire de la chambre, une cape. Ca lui serait trés utile lors de son évasion des lieux.

- 'faudrait que je pense à toujours avoir quelques habits sur moi...

Dehors, vingt trois heures sonna. Il allait devoir bientôt partir. Il alluma une nouvelle bougie, l'ancienne s'étant éteinte. Mais de s'en aller il fallait...

- Rangeons tout ça avant de filer...

Prenant tout son temps et avec un calme et une patience exemplaires, Dharmac rangea chacun des livres qui trainaient dans la malle et il la referma en chantonnant.
Il sortit la bourse de Nazar, l'ouvrit et regarda les prix des chambres accrochés sur un mur, à l'entrée... Il n'y compris rien! Il posa la bourse avec les clés de la chambre. Puis, il déposa délicatement le corps de Nazar par terre, le dos contre le mur, et fit le lit.

Lorsque minuit sonna, le Comte se dit qu'il était temps de prendre ses clics et ses clacs.
Il dessina avec les cendres du poële un motif sur le sol et, sans l'utiliser, sortit par la fenêtre de la salle de bains.

- Ne t'inquiête pas, je reviens, jolie chambre.